Au-devant
Clapote clapote l’eau
Sur le bateau
Je m’en balance
Au-delà de l’océan
Se trouve matière
Clapote clapote l’eau
Sur le bateau
Je m’en balance
Au-delà de l’océan
Se trouve matière
Cuba. Les années 50. Une cave. La nuit. Un claquement de porte. Rupture. Et…action ! Microcosme. Trois personnages enfermés. Espace poussiéreux. Délirant. Un jeu interminable. Une imploration. Rituel. Le droit à l’existence. Exorcisme. Comment ? Un assassinat suivi d’un jugement. Impunité. Pas de coupable. Pas de dénouement. Beaucoup d’agitation mais aucune ouverture. Inaction de l’action. Les personnages tournent en rond. La zone est grillagée. Juste une répétition. Jeu de miroirs. Que pouvons-nous y voir ? Une mise en scène. Feintes. Absurdités. Incohérence. Croisement, dédoublement. Passé, présent. Improvisations ? Une illusion réelle. Confusion totale. Les conventions éclatent. Où se trouve la vérité ? Les changements sont brusques. Les masques se fissurent par à-coups. Déformations, distorsions, métaphores. Tout se mêle. Véritable kaléidoscope. Autorité, soumission, rébellion. Jeu incessant. Un monde chaotique où les bourreaux deviennent victimes et où le désordre naît nouvel ordre. Aucune limite. Lutte perpétuelle. Violence, angoisse, frustration, désespoir. Couteau. L’arme du peuple. Révolution ? Action mortelle. L’abus de pouvoir mène au parricide. Exutoire ? La libération n’a toujours pas lieu. Interruption. Les maux surgissent derrière les masques. Silence. Enfance. Les révélations sont douloureuses mais le jeu reste stérile. Aucune échappatoire. La fuite dans le jeu est un échec. Se libérer d’une oppression asphyxiante. Impossible. Le jeu se répète indéfiniment. Il n’est qu’un acte vital où les personnages sont condamnés à jouer la comédie à perpétuité… Cuba. Les années 50. Une cave. La nuit. Un claquement de porte. Rupture. Et…action ! Microcosme. Trois personnages enfermés. Espace poussiéreux. Un jeu interminable. Une imploration. Rituel. Le droit à l’existence. Exorcisme. Comment ? Un assassinat suivi d’un jugement…
Feuille blanche. Sur une terre en friche un arbre est planté. Ses racines sont nouées. Silence. Rien ne s’inscrit sur la feuille blanche. Au sous-sol des obstacles bloquent la voix. Un brouillard épais masque l’horizon. Vagues de froid. Irrité s’écorce le tronc. Feuille blanche. Insupportable. L’arbre ne peut se contenter du réel. En l’air, comme une main ouverte, les branches implorent un nouveau décor. Silence. Feuille blanche. Dans l’ombre les tissus gangreneux se propagent. Les nœuds s’attaquent aux autres membres. Impuissant l’arbre s’enlise. La feuille blanche reste vierge de toute expression. Silence. Feuille blanche. Au seuil les mains se perdent. Un silence terrible fait fuir la personne attentive. Absence. L’arbre a besoin d’une greffe. Les racines sont enterrées. Feuille blanche. Réceptacle de lumière. De la confidence naît le fruit. Feuille blanche. L’écriture est acte de survie. Grève de la fin.
L'oiselle
Ecorché vif
Oiseau rare
Reviendrais-tu nicher une nouvelle fois
Saigné en mon sein ?
Oiseau de passage
Oiseau éphémère
Imaginaire
Dont le chant ne dure qu’un temps
Donne-moi dans une note haut perchée la mesure qu’il me manque
Ailé allant de-ci de-là
Narguant ma plume immobile
Dans l’oisellerie l’aile en attelle
L’oiselle ne rit plus
Prisonnière de l’oiseleur
Elle guette les ombres mouvantes
Et la plume froissée
Espère y voir celle de l’oiseau leurre
L’ARBRE DANSE Dans un décor bleu azur L’arbre danse Niché en haut de la falaise Nuit et jour De toute son écorce L’arbre danse Au gré de ses fantaisies Le mistral compose Y volando, volando, volando L’arbre danse Sur l’immense caillou La houle percussionniste improvise Et au rythme du clapotis L’arbre danse Comme une offrande Epousant le chant des voyageurs ailés De tout son lyrisme L’arbre danse Acrobate heureux Les yeux rivés sur l’horizon L’arbre danse Porque su vida, la prefiere vivir así
Je n’entends plus le même son
Je n’entends plus rien
La tempête est passée
Je n’entends plus les vents violents briser les branches des arbres
Je n’entends plus les bourrasques de pluie inonder le sol terreux
Je n’entends plus et ça m’inquiète
Je suis dans le calme d’après la tempête
En plein silence forestier
J’observe les dégâts
Des arbres amputés, des branches arrachées, du bois mort trempé dans ces flaques de boue, inutilisable pour la combustion, des feuilles automnales déchirées, mises à terre, ravivant de leurs couleurs ce décor funèbre.
Je suis seule dans ce cimetière boisé
Je dois le quitter
Je n’ai plus rien à y faire
M’en détacher
Tel un craquement de branche
Et je perds un membre
J’ai peur !
La ressemblance m’effraie
As-tu déjà rencontré l’Homme clone ? Ou devrais-je dire l’Homme clown ?
Tu sais, le genre jeune cadre dynamique cloîtré dans son costume trois pièces et qui a pour accessoires un i-pod et un journal
Celui qui ressemble à tous les autres
Même leurs visages n’expriment rien de particulier
De véritables zombies
Tous réglés à la même heure, se dirigeant tous dans la même direction pour y effectuer la même chose et ce tous les jours
Comment peuvent-ils accepter cette uniformité ?
L’Homme clone est une marionnette qui n’est pas maître de ses fils
Il me fait penser au clown blanc
Tu sais, le clown pleureur, le Pierrot à la larme noire
D’ailleurs, en parlant d’alarme, ils devraient la sonner
Juste pour essayer de retrouver leur unicité